| | CERTITUDE et FOI | |
| | Auteur | Message |
---|
Pimprenelle
Messages : 21 Localisation : Ile-de-France
| Sujet: CERTITUDE et FOI Lun 12 Oct 2015 - 13:19 | |
| Ceci fait suite à "RESONANCE: OUI...MAIS" (dans la rubrique "Doutes et questions" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] )mais devient un autre sujet. En effet, je pense que ce serait dommage d'en rajouter après l'action de grâces qui a "fini" en beauté "RESONANCE: OUI...MAIS". A propos de la fameuse "certitude de vérité" après laquelle je courais (Myriam, tu vois que je n'oublie pas tes questions !), j'ai compris à présent que la certitude est de l'ordre du mental et n'a pas sa place dans l'ordre de la foi (il faudrait plutôt dire "conviction intime" pour les expériences profondes).Pour la foi, il y a, me semble-t-il, 5 ingrédients principaux: amour, confiance, pauvreté de coeur (notre modèle: celle de Marie), pauvreté d'esprit et don de Dieu. Y en a-t-il provenant de l'humain ?...Je crois que ce sont la confiance , la pauvreté de coeur et la pauvreté d'esprit.Le don de Dieu est primordial; trop souvent, on pourrait s'imaginer que l'on va "y arriver" par ses propres moyens : il "suffirait" d'avoir une attitude d'accueil et la manne tomberait du ciel sur nous !A regarder ma vie, j'ai compris depuis longtemps qu'il faut un temps de maturationpour tout : les graines développent des racines dans la bonne terre et, au bout d'un certain temps (court, long, très long...), miracle ! on voit une tige émerger à la surface de la terre. Ainsi en va-t-il du don de Dieu : c'est Lui qui nourrit et fait grandir, dans le silence, comme à notre insu, jusqu'à la production de fruits...Alors, on s'exclame: tout est miracle !
| |
| | | Christian
Messages : 97 Localisation : 19410 Vigeois
| Sujet: La corruption du meilleur Lun 12 Oct 2015 - 20:30 | |
| Chère Pimprenelle, tu avais écrit :« Mon problème est dans la certitude de la vérité. Si j'étais sûre que ce qui est écrit dans la Bible émane de Dieu et qu'en particulier les paroles attribuées à Jésus dans le N.T. sont vraies, alors je crois sans hésiter, même si je n'y comprends rien. Dans la Bible, où est la part divine ? où est la part humaine avec l'influence de l'environnement, la perspective de la fin du monde, le caractère et l'ambition des narrateurs, les déformations liées aux répétitions orales, les ajouts des copistes, les imperfections des traductions ? » Je rumine depuis quelques jours ce questionnement, dans l’espoir d’une soudaine réponse lumineuse, qui puisse synthétiser de manière simple mon point de vue sur cette question cruciale …. Mais je le constate il ne m’est pas simple d’être simple ! Je suis bien content que Myriam se soit jetée à l’eau …. Le plus difficile était de se lancer, et tu l’as très bien fait, merci Myriam ! Certitude et foi ? « La corruption du meilleur engendre le pire » Yvan Illich L’expérience de toutes les communautés ferventes de l’humanité passées et présentes confirme que la foi a pu et peut toujours engendrer le meilleur et le pire. Par exemple, la ferveur indéniable des inquisiteurs, hommes de prière, de piété, zélés à pratiquer les vertus chrétiennes, scrupuleusement, et capables au nom de leur foi de faire torturer et tuer sous de terribles souffrances, des enfants, des femmes, des hommes. Mais je ne peux que constater la puissance d’amour infini, d’humanité de liberté qui émane de certains fervents.Est il possible de discerner ce qui a pu et ce qui peut corrompre la foi ? Mais qu’est ce que la foi ?La foi est un chemin pour vivre pleinement, amoureusement, joyeusement et sans voile l’impermanence qui caractère la condition existentielle humaine. Je n’ai qu’une certitude celle de l’incertitude et du changement permanent de la forme et de l’identité des êtres et donc de mon être dans l’immensité infinie des interactions entre elles, et en elles. J'ai une autre certitude, celle de l'épreuve de ma mort au terme de mes jours ! Qui suis-je ? Une question sans fin et sans réponse définitive ! Le concept de transcendance, dans le sens d’au-delà de tout ce que la vie donne à vivre, à voir, à entendre, à connaitre d’elle-même caractérise cette constatation essentielle de la condition existentielle. L’Etre qui est le principe créateur, consolateur, sauveur de notre existence, il est impossible et donc blasphématoire de prononcer son Nom très saint. Ce précepte qui devrait être écrit en lettre d'or sur le fronton de toutes nos églises est le premier de la spiritualité hébraïque, berceau de la religion chrétienne. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] … [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Je suis l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.… Alors comment je peux vivre en toute sérénité ma foi chrétienne, en Père, Fils, et Saint Esprit, malgré cette apparente contradiction qui est de donner de l’Eternel une impossible et interdite image ?Il s’agit d’une mise en relation amoureuse (Dieu est Amour), et non d’une soumission en certitude. L’identité perçue de Jésus-Christ, n’est pas définitivement cernable. Elle renvoie immanquablement à sa relation d’unicité amoureuse à son Père transcendant. Cette relation d’unicité amoureuse du Père transcendant, et du Fils transcendant, (quoique pleinement immanent en tant d’Homme) renvoie à la transcendance de l’Esprit Saint, dont on connait qu’on ne connait RIEN ! « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. » Jean 3 : 8 Le nom même de Christ Jésus sensé définir son identité renvoie à son essence, Oint, ou huile essentielle d’unicité royale, et à sa qualité salvatrice. Sa vie depuis la conception jusqu'à la mort n'est pas certitude, mais mystère amoureux ! La foi chrétienne est une sorte de pari fou, pari sur la qualité salvatrice de l’essence de l’humanité, essence qui émane du Dieu Amour, qui resplendit en notre foi chrétienne. C'est dans les effets de la foi (la paix amoureux qu'elle procure) que le fervent constate par lui-même sa vérité !Une alliance de foi est comparable à une alliance de mariage entre des êtres qui sont tombés amoureux. Ils connaissent l’impermanence des sentiments, des désirs humains, et la violence, la haine qui peut guetter et gâcher à tout moment l'amour jusqu’en un mur sur lequel cette chute de l’amour viendrait à se briser. Ces amoureux d’un moment prennent des ferventes dispositions pour ne plus jamais arrêtés de tomber amoureux, dans une sorte de chute libre de l’amour infini, en leur acte de foi en Dieu amour qui les réunit en leur essence mutuelle.La corruption de la foi, tout au moins la cause majeure de cette corruption est quand ce vertige amoureux et la liberté infinie qu’elle implique et promet, se fossilise en une certitude de la raison s’opposant à d’autres certitudes de la raison, corrompant cette soif d’eau vive jusqu’en l'irruption incontrôlable de déluges de haine, de violence et de bêtises infinies. Notre foi chrétienne n'était elle pas justement sensée nous sauver de cela en notre couvaison spirituel en l’ardeur fervente de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu ? Il est bien clair, que je pourrai être plus clair ! L'Esprit Saint souffle en ce forum, non ? | |
| | | myriam
Messages : 351 Localisation : Vosges
| Sujet: Re: CERTITUDE et FOI Lun 12 Oct 2015 - 22:31 | |
| - Pimprenelle a écrit:
A propos de la fameuse "certitude de vérité" après laquelle je courais (Myriam, tu vois que je n'oublie pas tes questions !), j'ai compris à présent que la certitude est de l'ordre du mental et n'a pas sa place dans l'ordre de la foi (il faudrait plutôt dire "conviction intime" pour les expériences profondes).
Oui c'est ce que je comprend aussi. Ceci une fois clairement vu et compris permet de donner au mental sa juste place quand il va tenter de faire de son mieux pour l'exprimer en pensée, en parole. Même si le pauvre il rame parfois péniblement comme le mien en ce moment ou celui de Christian .
- Citation :
- Pour la foi, il y a, me semble-t-il, 5 ingrédients principaux: amour, confiance, pauvreté de coeur (notre modèle: celle de Marie), pauvreté d'esprit et don de Dieu. Y en a-t-il provenant de l'humain ?...Je crois que ce sont la confiance , la pauvreté de coeur et la pauvreté d'esprit.
Le don de Dieu est primordial; trop souvent, on pourrait s'imaginer que l'on va "y arriver" par ses propres moyens : il "suffirait" d'avoir une attitude d'accueil et la manne tomberait du ciel sur nous !
Même si avec le temps, les lectures et mes connaissances qui augmentent, ma foi peut sembler parfois très affirmée parce qu'elle sait mieux se dire, les notions qui me parlent le plus d'elle dans les ingrédients que tu cites sont la pauvreté de coeur et celle de l'esprit.
Si je n'y prend pas garde ,j'ai remarqué que j'ai très vite fait de ne conserver d'elle (de ma foi) que ce que j'ai fini par en penser et par en dire. Et la voilà reléguée aux oubliettes au profit de ce qu'il faut bien appeler par son nom: un système tout propret de croyances. Alors revient souvent heureusement, la crise salutaire qui va mettre le projecteur sur le grain de sable dans la jolie machinerie, qui va balayer d'un grand coup de doute ravageur le bel édifice bien confortable jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien...si je suis honnête avec moi-même. C'est toujours quand j'ai de nouveau tout perdu, quand j'ai renoncé, de gré ou de force à tout ce que je peux penser, maîtriser qu'elle se révèle enfin à nouveau. Pour moi elle est cette petite graine inaltérable que j'ai au fond du coeur et des tripes . C'est comme une graine de mauvaise herbe, vaillante, capable de pousser partout même là où personne ne l'attend. Elle est faite pour se tourner toujours vers la lumière, pour capter la moindre goutte d'eau de vie et pour être capable de se nourrir du moindre gramme de bonne terre à portée de racines.
Elle est notre dignité fondamentale. Elle se réveille à la vue du beau sous toutes ses formes, elle est faite pour aimer , espérer envers et contre tout.
Dernière édition par myriam le Lun 12 Oct 2015 - 23:30, édité 1 fois | |
| | | myriam
Messages : 351 Localisation : Vosges
| Sujet: Re: CERTITUDE et FOI Lun 12 Oct 2015 - 23:05 | |
| - Christian a écrit:
Je rumine depuis quelques jours ce questionnement, dans l’espoir d’une soudaine réponse lumineuse, qui puisse synthétiser de manière simple mon point de vue sur cette question cruciale …. Mais je le constate il ne m’est pas simple d’être simple !
Elle nous fait chauffer les neurones hein dame Pimprenelle
Mais ils adorent ça faut bien le reconnaitre . - Citation :
Certitude et foi ? « La corruption du meilleur engendre le pire » Yvan Illich
L’expérience de toutes les communautés ferventes de l’humanité passées et présentes confirme que la foi a pu et peut toujours engendrer le meilleur et le pire.
Par exemple, la ferveur indéniable des inquisiteurs, hommes de prière, de piété, zélés à pratiquer les vertus chrétiennes, scrupuleusement, et capables au nom de leur foi de faire torturer et tuer sous de terribles souffrances, des enfants, des femmes, des hommes.
Mais je ne peux que constater la puissance d’amour infini, d’humanité de liberté qui émane de certains fervents.
Est il possible de discerner ce qui a pu et ce qui peut corrompre la foi ?
N'y a-t-il pas là un problème avec la définition du mot foi justement comme j'en parlais dans le message précédent? Est-ce vraiment la foi qui se corrompt ou bien ce qu'elle devient quand on finit par s'attacher à son mode d'expression ? C'est sans doute pour moi une question de foi: je n'arrive pas à croire qu'elle puisse se corrompre. S'oublier oui, mais pas se corrompre . - Citation :
- La corruption de la foi, tout au moins la cause majeure de cette corruption est quand ce vertige amoureux et la liberté infinie qu’elle implique et promet, se fossilise en une certitude de la raison s’opposant à d’autres certitudes de la raison, corrompant cette soif d’eau vive jusqu’en l'irruption incontrôlable de déluges de haine, de violence et de bêtises infinies.
- Citation :
La foi est un chemin pour vivre pleinement, amoureusement, joyeusement et sans voile l’impermanence qui caractère la condition existentielle humaine.
Je n’ai qu’une certitude celle de l’incertitude et du changement permanent de la forme et de l’identité des êtres et donc de mon être dans l’immensité infinie des interactions entre elles, et en elles. J'ai une autre certitude, celle de l'épreuve de ma mort au terme de mes jours !
Qui suis-je ? Une question sans fin et sans réponse définitive !
Le concept de transcendance, dans le sens d’au-delà de tout ce que la vie donne à vivre, à voir, à entendre, à connaitre d’elle-même caractérise cette constatation essentielle de la condition existentielle.
Oui ça me parle bien ça aussi . - Citation :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] …[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Je suis l'Eternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.…
raAlors comment je peux vivre en toute sérénité ma foi chrétienne, en Père, Fils, et Saint Esprit, malgré cette apparente contradiction qui est de donner de l’Eternel une impossible et interdite image ?
Oui nous retrouvons là l'observation de Pimprenelle à propos de la compréhension mentale qui procède par création d'images, de concepts pour traduire comme elle peut une Réalité qui est toujours hors de sa portée. Les images ne sont pas mauvaises en elles-même , c'est de vouloir les tailler dans la pierre qui nous est préjudiciable, c'est de vouloir s'attacher aux représentations pour se rassurer et éviter de devoir revenir à ce qui pour la pensée restera toujours un vertigineux mystère. - Citation :
La foi chrétienne est une sorte de pari fou, pari sur la qualité salvatrice de l’essence de l’humanité, essence qui émane du Dieu Amour, qui resplendit en notre foi chrétienne.
C'est joliment dit ça ! Mais je suis trop fatiguée ce soir pour continuer ce passionnant remue-méninge. - Citation :
- [b][b]
Il est bien clair, que je pourrai être plus clair ! [b]L'Esprit Saint souffle en ce forum, non ? [/b][/b][/b] A mon avis oui Il souffle sinon nous serions bien plus brillants et sûrs de nous
Dernière édition par myriam le Lun 12 Oct 2015 - 23:34, édité 1 fois | |
| | | myriam
Messages : 351 Localisation : Vosges
| Sujet: Re: CERTITUDE et FOI Lun 12 Oct 2015 - 23:14 | |
| Une dernière petite chose quand même. C'est quelque chose qui me touche et me frappe tout particulièrement dans les Evangiles. Vous avez remarqué aussi comment Jésus lui-même (quelque soit l'auteur qui rapporte ses paroles) parle de la foi des gens qui viennent à lui? Il "admire " la foi d'un Romain pourtant païen et j'imagine que chez Jésus le mot admirer doit être pris dans son sens le plus fort, il ne peut s'agir d'une expression mondaine j'en suis sûre. Et il admire, reconnait , met en valeur la foi de tout un tas de gens pour qui personne n'aurait osé employer ce mot...Souvent même pas eux-même....
Moi ça me bouleverse. | |
| | | Pimprenelle
Messages : 21 Localisation : Ile-de-France
| Sujet: Re: CERTITUDE et FOI Mar 13 Oct 2015 - 18:28 | |
| Hello ! Où est la récré chère à Christian ? Je ne m'attendais pas à ce que vous alliez "chauffer vos neurones" comme cela !
Après ma foi en le Père née il y a 42 ans (Non,non, je ne me sens pas vieille !) à la suite d'un don de Dieu (je ne l'ai pas fabriquée et je n'aurais pas pu par mes propres moyens), ma recherche de Dieu telle une course au trésor n'a jamais cessé. (Je tiens à préciser au passage que cette quête spirituelle n'est pas déconnectée de la réalité de la vie : le coeur tourné vers les cieux et les pieds sur terre_sinon, nous vivrions dans l'illusion.) Je pense avoir connu tous les doutes possibles et inimaginables. Après avoir baigné dans la Lumière, j'en étais arrivée à reprendre à mon compte les paroles de Charles de Foucauld: "Mon Dieu, si vous existez, faites-le moi connaître !" et j'ajoutais même : "clairement" . J'avais l'impression d'être amnésique : je ne pouvais plus rien mettre sous le mot "Dieu". Je commençais le Notre Père par "Si Tu existes". Pour quelqu'un qui fait de Dieu le centre et le sens de sa vie, il n'y a pas de mot pour exprimer la souffrance. La foi en le Père Amour est revenue, mais, par rapport à Jésus Christ et à la véracité de la Bible, je vous ai un peu expliqué mes interrogations (dans "Resonance:oui...mais"). Pour vous révéler encore quelque chose d'intime : combien de fois j'ai prié en disant : "Père, es-Tu le Dieu de Jésus Christ et de l'Eglise ?" Et puis, grâce à l'expérience de vendredi couplée à une autre de 2006 (l'une éclairant l'autre), j'ai reçu le don de la foi en Jésus Christ ressuscité vivant.
Que signifie ma foi dans le Père, le Fils, le Saint Esprit ? Simplement, que je tiens pour vrai qu'Ils sont ,et qu'Ils sont là dans le monde invisible, présents près de et en nous si nous voulons Les aimer et nous laisser aimer par eux.
Je comprends à présent plus que jamais qu'"il faut croire dans la nuit à ce que l'on a cru dans la lumière" et qu'il y a un piège horrible (certains l'appellent le diable) qui consiste à se laisser dominer par la raison quand la Lumière se fait attendre. Ce que je voulais comprendre par la raison ou par des preuves théologiques ne m'intéresse plus. Je suis le petit enfant, le mal-portant, le pécheur des évangiles . Bonne nouvelle: il y a un berger sauveur pour ces pauvres gens-là ! Je ne Lui dirai jamais assez "pardon" pour le persécuteur que j'ai pu être en me rangeant du côté des incrédules et "merci" .
| |
| | | Christian
Messages : 97 Localisation : 19410 Vigeois
| Sujet: La question de l'image de Dieu Mer 14 Oct 2015 - 19:17 | |
| Chère Myriam, Ton interprétation du verset genèse 20 2 concernant les images taillées est intéressante. Cependant, il est indiqué à la suite des images taillées, des représentations. Qu’en penses tu ? Je me suis penché sur cette question, longuement, s ans jamais trouver de réponses satisfaisantes compatibles avec ma foi chrétienne, surtout au sein de mon église catholique.Comment concilier la foi chrétienne qui propose une image trine de Dieu, Père, Fils, Esprit-Saint, en une théologie sophistiquée, cet interdit primordial des commandements de la Torah ? Pourquoi ce commandement est il préliminaire de tous les autres commandements ?Alors que j’étais un pratiquant catholique zélé, ce questionnement a induit une distanciation de cette pratique religieuse catholique et mon cheminement vers le zen soto. Le zen soto m’apparaissait comme dépouillement synthétique du bouddhisme réduit à l’essentiel, cad une ascèse rigoureuse de la concentration du mental sur la posture, la respiration, et une écoute en soi et hors soi de l’impermanence des êtres, et de l’unicité infinie de l’Etre. Cette rigoureuse ascèse spirituelle et l'absence de toute image de Dieu dans cette école m'intriguait ! En cette école, toute définition de mon ego finissait par se dissoudre. Dans cette dissolution, la question qui suis-je ? n’avait plus aucun intérêt, ni sens. Ce désintérêt de la question identitaire entrainait un apaisement salutaire. Quelques années de tels exercices m’ont complétement renouvelé. Dans ce dépouillement les distinctions du sacré et de profane, les distinctions du divin et du non divin ont fondu en une unicité universelle hors de laquelle il n'y a rien, et même ce rien est en elle. Ce chemin était capable de réussir l’exploit de me dépouiller réellement de toutes mes richesses, jusqu'au plus difficile, le dépouillement de l’ego jusqu’à la capacité de passer par le trou d’une aiguille. Des années de ferveur catholique y n’avaient jamais réussi, tout au contraire. Alors pourquoi ne pas en rester à la pratique du zen soto ? Le zen soto demeure ancré dans sa tradition bouddhiste s’appuyant sur l’amour et la confiance en Bouddha, la méditation des enseignements des maîtres bouddhistes, et la vie communautaire bouddhiste … Continuer dans cette voie, c'était comme pour un poisson d'eau douce nager en eau salée ! Je suis resté définitivement marqué par ma tradition chrétienne, mais surtout par ma rencontre de Jésus-Christ. Cette prise de conscience de Sa présence en moi jusqu’à l’unicité résonnait parfaitement avec le témoignage des évangiles. C’est d’ailleurs la persistance de cette résonnance, qui m’a permis de vivre pleinement et sans crainte cette expérience de zen soto. Ce qui fait que ces années de pratique du zen soto n’ont jamais pu s’ancrer essentiellement en Bouddha, l’enseignement bouddhiste, et une communauté bouddhiste … Tout au contraire, le zen soto m’a donné d’amplifier cette résonnance en Jésus-Christ, jusqu’à pouvoir dire, "non pas moi, mais le Christ en moi", jusqu’à même l’unicité du moi en Lui ! J’apprends progressivement à intégrer cette pratique de méditation qui m’est devenu vitale dans ma tradition et foi chrétienne qui est aussi un aspect essentiel de mon cheminement existentiel. J’ai fait le pari qu’il était possible et salutaire de vivre ma pratique de méditation au sein et en harmonie de ma tradition chrétienne. Cela s’avère déjà plus simple que je ne l’espérais !Pour en finir avec cette question de l'image de Dieu : Fabriquer ou tenter de se soumettre à une image fabriquée de Dieu, une monumentale et précise théologie qui aurait réponse à tout sur l’identité de Dieu est tentant, sécurisant, mais s’avère contre productif dans le sens, où il renforce la question identitaire de l’ego, confrontée à une image fabriquée de Dieu. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]La méditation transcendantale et la dissolution de l’ego qu’elle engendre est la voie par excellence proposée par Jésus Christ afin que se réalise son vœux : « Qu’ils soient UN, comme toi et moi, nous sommes UN ».
En cette unicité essentielle la question identitaire se dissout d’elle-même, avec elle la quête identitaire, et donc le désir de fabriquer une image de Dieu, il demeure la charité ! Je peux comprendre ce que le témoignage de mon cheminement peut avoir de bouleversant, et même d’indigeste pour nombre de chrétiens. J'assume ! Ce témoignage est authentique, c’est mon chemin en Jésus-Christ. La diversité des cheminements en Lui, et le dialogue qu'elle permet est en soi source vivante. Je vous embrasse ! | |
| | | Christian
Messages : 97 Localisation : 19410 Vigeois
| Sujet: en la maison de Marie Mer 14 Oct 2015 - 20:22 | |
| Chère Pimprenelle, " Où est la récré chère à Christian ? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Mais elle est là, Pimprenelle ! Entre nous, dans ces jeux, ces questionnements. Pour moi, dans l'émerveillement à vous lire, à la joie de vous écrire, à témoigner, dans l'admiration de vos cheminements, de la profondeur de votre foi. Non ? tu écris « combien de fois j'ai prié en disant : "Père, es-Tu le Dieu de Jésus Christ et de l'Eglise ?" »J’admire l’authenticité de ta foi, cette manière de t’en remettre humblement à Dieu, de lui offrir tous tes doutes.Ton questionnement est le mien, qu’est ce que l’Eglise que Jésus Christ édifie ?« Et je te dis aussi, que tu es Pierre, et sur cette pierre j'édifierai mon Eglise; et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. » Matthieu 16 18 Ce que je constate, c’est que la foi en Jésus-Christ fait de mon âme une maison de Dieu, une expression singulière de l’église universelle en laquelle Il s’édifie se réalise, progressivement. Il peut en ces âmes ouvertes et offertes à Son action salvatrice, rayonner en nous libérant, nous sauvant, de l’emprise de l’enfer, des enfermements illusoires des egos qui contrarient cette réalisation plénière. Mais la préposition « sur » implique surtout en hébreu, une idée d’adversité venant d’en haut. Ceci me fait penser à la prière du Magnificat : Le Puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son nom. Son amour s'étend d'âge en âge, Sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, Il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leur trône, Il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, Renvoie les riches les mains vides. La grâce de Marie, fut de s’émerveiller en s’abandonnant avec amour à la Puissance salvatrice, de contempler cette œuvre engendrée en elle, ce chamboulement douloureux et dont elle fut témoin jusqu’à la mort résurrection de son fils Jésus Christ, jusqu’en les premières communautés chrétiennes … et éternellement. Vierge en tout, jusqu'à l'absence en elle de toute représentation de Dieu (Saint est son nom). Témoin silencieux jusqu’en une capacité de s’émerveiller des pires épreuves. Dans la méditation, mon cœur est en unicité amoureuse en le cœur de Marie, la mère de Jésus-Christ. Je suis comme l’apôtre Jean, dans la maison de Marie, en son silence, en sa totale confiance maternelle, en sa virginité, qui résonne en mon corps, en mon âme, et mon esprit. Je ne commence pas une journée, je ne finis pas une journée sans me nourrir de cette prière, afin qu’elle demeure la tonalité de tous les actes quotidiens. Cet enseignement est l’unique enseignement que l’évangile nous a transmis d’elle .. mais quel enseignement ! Suffisant en soi, à faire de l’âme de chacun, la maison de Jésus-Christ, Son Eglise ! | |
| | | myriam
Messages : 351 Localisation : Vosges
| Sujet: Re: CERTITUDE et FOI Mer 14 Oct 2015 - 20:58 | |
| Cher Christian, merci de tout coeur pour ce témoignage. Oui c'est bouleversant, mais pas dans le sens où tu l'entends: c'est bouleversant parceque c'est authentique, sincère et que c'est le témoignage d'une vie.... Bien sûr je ne suis qu'une chrétienne tardive et sans doute un peu atypique et je ne peux pas parler au nom de ceux qui comme toi vivent dans la tradition catholique depuis toujours. Je comprends pourtant bien je crois tes questionnements. Tu n'es pas le seul dans l'Eglise à avoir emprunté un temps d'autres chemins pour mieux te retrouver sur le tien. J'en ai connu beaucoup ne serait-ce que dans notre communauté de méditation (mais ailleurs aussi). Notre forum est bien modeste et peu de gens osent participer pour le moment. Mais j'espère de tout coeur,et je prie, pour que ici ou ailleurs tu rencontres des interlocuteurs à ta mesure . En attendant je vais garder et méditer ce que tu écris pour voir si je peux répondre un peu . - Christian a écrit:
- Chère Myriam,
Ton interprétation du verset genèse 20 2 concernant les images taillées est intéressante. Cependant, il est indiqué à la suite des images taillées, des représentations. Qu’en penses tu ? Oui bien sûr c'était maladroit, j'ai pris la première image qui me venait sous la main et elle était dans le verset..... En fait je voulais illustrer le fait de figer une représentation. Je voulais dire que comme je le comprend, se faire momentanément une représentation de Dieu était inévitable et pas nocif en soi. C'est non seulement inévitable mais parfois nécessaire pour approfondir notre réflexion théologique personnelle. Je donne un exemple: j'ai souvent essayé de comprendre intellectuellement au moins ( puisqu'à certains moments je ne peux pas plus et parce que c'est intéressant aussi) la notion de Dieu tout puissant, de Dieu omniscient, omniprésent, omnipotent. J'ai bien vu comment c'est un exercice difficile et laborieux. La pensée rame,c'est trop grand pour elle, trop subtil , trop trop et elle cherche, tâtonne et demande souvent l'aide d'images, d'allégories, de symboles etc.... Et quand elle a bien travaillé cette forme là de méditation plus mentale débouche souvent sur une sorte d'image de Dieu, un concept de Lui. Si tout va bien et si la Grâce s'en mêle ce travail intellectuel, cette représentation va me toucher au coeur, va se relier au coeur, au corps....Elle va tenter de s'incarner ... Et se faisant elle va finir par se dissoudre pour laisser place à un silence, une contemplation. Mais ça n'est pas toujours le cas. Quelques fois, malgré moi et hélas sans que je ne m'en rende compte, je me satisfais de cette belle représentation intellectuelle et tout à ma joie je la stocke en moi comme un trophée , je la thésaurise comme un acquis définitif, perdant complètement conscience que j'ai pris le doigt qui désigne la lune pour la lune elle-même..... Pour pouvoir méditer intellectuellement telle ou telle notion, tel ou tel aspect de Dieu , je suis obligée de les prendre comme objets de ma réflexion. mais dans l'idéal il faudrait que je sois consciente du processus à l'oeuvre et que jamais je ne cède à la tentation de croire que Dieu lui-même puisse être l'objet de ma pensée..;pas simple à exprimer ça non plus. Mais tu sais tout ça. A tout bientôt.
Dernière édition par myriam le Mer 14 Oct 2015 - 22:57, édité 2 fois | |
| | | myriam
Messages : 351 Localisation : Vosges
| Sujet: Re: CERTITUDE et FOI Mer 14 Oct 2015 - 21:20 | |
| Tu as sans doute lu ce livre "Le Zen et la Bible" ? Jel'ai commencé il y a longtemps mais je vais m'y remettre en pensant à toi. Au cas où voici les références: Le Zen et la Bible
Auteur : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] | Traducteur : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]En lisant le Zen et la Bible de JK Kadowaki ( un jésuite japonais qui a été amené à écrire par le cardinal Ratzinger), on pense au vieux projet d’établissemnt d’un fondement universel des religions : la communauté religieuse, l’expérience mystique, le principe de renaissance, la conversion, toutes ces notions sont communes au Bouddhisme comme au Christanisme et probablement à d’autres religions. Jésuite et professeur de philosophie à l'université Sophia de Tokyo, Kakichi Kadowaki a connu tardivement le christianisme. En méditant les Exercices d'Ignace de Loyola, il a découvert une réelle parenté entre la vie religieuse chrétienne et la vie monastique zen. C'est à cette lumière qu'une nouvelle lecture de la Bible s'est ouverte à lui, corporelle, émotionnelle, viscérale. Dans Le Zen et la Bible, il relate sa propre expérience, au confluent de la pratique de la sesshin zen (session de méditation intensive) et de la retraite ignacienne, dépassant les apparentes divergences entre deux grandes spiritualités pour nous rendre plus proche le sens de l'aventure spirituelle. | |
| | | Christian
Messages : 97 Localisation : 19410 Vigeois
| Sujet: le zen chrétien ? Jeu 15 Oct 2015 - 18:19 | |
| chère Myriam, merci pour cette référence de livre. Je ne connaissais pas, et je suis assez surpris. Je n'ai pas eu le sentiment que la spiritualité ignacienne soit à proprement parlée très zen ! Dans son livre "Chemins de paix" ( pratiquer en chrétien la méditation bouddhique) Mayeul de Dreuille verrait plus de similitude avec la spiritualité de st Benoit, et plus particulièrement celle de Guigues le Chartreux. J'ai joint un pdf (lettres de Guigues le Chartreux). Comme témoignages, portes ouvertes entre les spiritualités chrétiennes, bouddhistes et indouistes j'ai lu deux livres passionnants : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Entretiens avec Frère John Martin Sahajananda de Frère John Martin Sahajananda L'éveil à l'infini de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (Auteur) Je ne vais guère être présent sur le forum dans les semaines à venir pour raison de voyage. Désolé ! Je prendrai plaisir à vous lire dès mon retour. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: CERTITUDE et FOI | |
| |
| | | | CERTITUDE et FOI | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| Qui est en ligne ? | Il y a en tout 4 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 4 Invités :: 1 Moteur de recherche
Aucun
Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 66 le Mer 14 Aoû 2019 - 16:22
|
|